samedi 25 décembre 2010

Côte d’Ivoire : Comment et pourquoi nous devons lutter contre l’asphyxie économique que la France veut nous imposer (1ère partie).



Depuis le Jeudi 23 décembre 2010, la France a fini par mettre à exécution sa menace d’asphyxie financière du peuple de Côte d’Ivoire pour la seule gloire d’Alassane Dramane Ouattara l’homme par qui et pour qui le malheur arrive et s’abat sur 20 millions d’habitants. Cette décision en soi n’est aucunement surprenante eu égard à la puissance prépondérante de Paris dans le processus de décision de la BCEAO et de la BEAC. D’ailleurs par cet acte, les plus sceptiques des africains qui en doutaient viennent de comprendre que la zone franc et la BCEAO ou la BEAC qui les représentent sont des machins sous les ordres de Paris.
Ce que l’UEMOA vient donc de décider n’est rien d’autre que le reflet de la volonté de Paris de mettre en difficulté non pas le Président GBAGBO mais plutôt le peuple de Côte d’Ivoire dans l’espoir de retourner les populations ainsi appauvries et miséreuses contre les institutions de la République. Face donc à cette situation point n’est besoin de continuer à tergiverser, la Côte d’Ivoire doit se rendre maître de la suite du processus en posant des actes qui contribueront définitivement à couper l’ombrageux cordon ombilico-financier qui nous lie à Paris depuis des lustres. Il faut donc agir ici et maintenant et ne pas attendre le prochain coup tordu de Sarkozy.
A- Ils auront peut-être la signature à la BCEAO, mais nous avons la maîtrise de l’économie réelle en Côte d’Ivoire
En annonçant pompeusement le transfert du pouvoir de signature et donc de décision de la Côte d’Ivoire à la république hôtelière du golf d’Alassane Ouattara, la France et l’UEMOA s’adonnent à ce qu’il convient dans ce cas d’appeler « un effet d’annonce » ou encore « angoisse de l’efficience».
En effet si la Côte d’Ivoire réelle « pas celle du golf hôtel » ne peut plus avoir accès à son compte de la BCEAO rien ne l’oblige à continuer d’alimenter celui ci mais surtout à participer au financement du compte d’opération de la BCEAO ouvert au trésor public français qui oblige la banque centrale depuis 2005 à déposer 50% de ses réserves de change auprès du trésor français, en contrepartie de la convertibilité illimitée garantie par la France et surtout de la possibilité de découvert accordée au pays de la zone franc. Ces réserves étant utilisées sur le principe de la solidarité, la Côte d’ivoire pays le plus riche de l’UEMOA (environ 40% des richesses produites) cotisait donc pour les autres pays de ladite zone. En d’autres termes les richesses produites en Côte d’Ivoire servaient à financer les déficits budgétaires du Sénégal, du Burkina, du Mali, du Niger, du Togo, du Benin et de la Guinée Bissau au nom du sacro saint principe de solidarité.
Cela est démontré dans le rapport annuel de la SGBCI 2009 à la page 4/41 qui stipule :
« Affectée en 2009 par la crise économique mondiale, la zone de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a néanmoins fait preuve de résistance. Bien qu’en retrait par rapport aux prévisions initiales (4,9%), son taux de croissance est ressorti à 2,9% contre 3,7% en 2008. Les mesures de soutien adoptées par les Institutions communautaires et les Etats membres ont eu des effets positifs, en particulier l’injection dans l’économie régionale de plus de 700 milliards destinés à l’apurement des arriérés intérieurs. Mais les finances publiques ont été mises à mal. Dans l’ensemble de la zone, le déficit budgétaire global s’est ainsi creusé, passant de 2,2% du PIB en 2008 à 3,3% en 2009.
Grâce au recul des cours du pétrole et à la faible variation des prix des produits alimentaires, le taux d’inflation moyen, qui avait atteint un niveau record en 2008 (7,4%), s’est fortement replié (1,1%).
En Côte d’Ivoire, l’embellie économique, constatée l’année précédente, s’est raffermie, comme en témoigne l’accélération du taux de croissance du PIB (3,7% contre +2,3% en 2008). »
Remercions donc DIEU de la possibilité qui nous est désormais offerte de disposer de la totalité de nos ressources financières. Maintenant tout ce qu’il nous reste à faire c’est de convoyer toutes nos recettes douanières et fiscales collectées sur l’ensemble de la zone gouvernementale non plus à la BCEAO mais au trésor ivoirien. Les recettes de l’état provenant à plus de 80% des impôts et des douanes, le gouvernement du 1er ministre AKE Ngbo devrait largement avoir les moyens de mettre en œuvre l’ambitieux programme de gouvernement du Président GBAGBO. Pour cela il suffit que les ivoiriens continuent de vaquer à leurs occupations professionnelles et à rester sourds aux appels à la désobéissance civile des rebelles comme ils l’ont fait jusqu’à présent. La France se sachant impuissante sur ce plan va continuer sur sa lancée négative pendant encore quelques mois dans le but d’abattre le moral du peuple, il faudra donc tenir coûte que coûte. Contrairement à l’angoisse des premiers instants, les ivoiriens doivent donc prendre conscience que la répudiation de la signature des autorités légales et légitimes de la République de Côte d’Ivoire est en fait une possibilité de mise en exergue du génie ivoirien. Pour ce faire nous devons par tous les moyens redevenir maîtres de la situation et non plus la subir.
B- Redevenons maître de la situation
En effet si nous continuons de subir les assauts de ceux dont les économies ont besoin de nous pour s’en sortir, la Côte d’Ivoire risque d’être toujours en train de chercher des stratégies pour répondre aux multiples attaques à venir. Toute l’énergie dépensée à cet effet ne nous permettra pas d’agir dans le sens du développement économique et du bien être de la population. Le fait d’être toujours l’objet d’attaques et de mise en difficultés des pays très pauvres comme le Burkina ou le Sénégal nous décrédibilise sur les marchés financiers. Il convient alors de prendre des initiatives offensives afin de mettre l’ennemi dans une position inconfortable qui puisse nous permettre de nous atteler à notre développement. Le faisant nous gagnerons en crédibilité vis-à-vis des investisseurs mondiaux qui contrairement aux apparences n’obéissent qu’à la probabilité de gains offertes par les différentes perspectives. Nous devons poser les actions suivantes :
1- Maitrisons d’abord notre économie
Le fait que les banques étrangères (SGBCI, BICICI, SIB) aient mis des difficultés pour procéder au paiement des salaires ordonné par le gouvernement du président GBAGBO et de son premier ministre AKE Ngbo le Jeudi 23 décembre dernier illustre la faiblesse des pays africains francophones et l’incapacité de tout pays à se développer lorsque son système économique est maîtrisé par des acteurs extérieurs dont les actions peuvent être contradictoires à l’intérêt général. Ils l’ont fait parce que Paris le leur a demandé et surtout parcequ’on a contribué à les rendre puissants chez nous. Ne soyons pas naïfs en écoutant les raisons farfelues qu’ils ont avancés pour se défendre. L’état doit ici et maintenant sévir par des actes concrets sinon tant qu’ils seront toujours aussi forts nous ne nous développerons jamais. Le développement économique passe par la maîtrise de la monnaie a-t-on coutume de dire. Nous devons donc affaiblir les banques françaises au profit des banques détenues par l’état ou des investisseurs ivoiriens.
1.1 Les fonctionnaires ivoiriens doivent faire virer leurs salaires dans les banques ivoiriennes (BNI, Versus, BHCI, BIAO, Banque Atlantique
Pourquoi ?
Ci-joint deux éléments extraits des rapports d’activité de la BICICI (année 2008) et de la SGBCI en ce qui concerne l’année 2009.
SGBCI page 11/41: « La SGBCI a su tirer parti d’une conjoncture économique plutôt favorable. Tout en poursuivant son programme de modernisation et de développement, elle a fait preuve de dynamisme sur le plan commercial, vis-à-vis de toutes les catégories de clientèle. Elle s’est aussi employée à améliorer la qualité de ses prestations, réalisant dans ce domaine des progrès significatifs. Malgré l’arrivée des nouveaux concurrents, notre Etablissement a renforcé sa position de leader. Ses parts de marché (en moyenne mensuelle) se sont ainsi établies à 21,5% pour les crédits à la clientèle et 22% pour les dépôts de même catégorie. »
Plus loin on lire : « Au 31 décembre les créances productives sur la clientèle s’élevaient à 428,4 milliards, en hausse de 22,8% par rapport à fin 2008. Elles ont été modérément gonflées en fin d’année par les concours consentis aux opérateurs de la filière cacaoyère, qui ont culminé à cette époque. »
BICICI page 12/40 : « La BICICI a poursuivi sa politique mesurée de développement au cours de l’année 2008, consolidant ainsi sa position d’acteur majeur au sein du marché bancaire en Côte d’Ivoire.
La tendance affichée au premier semestre 2008, s’est poursuivie avec des résultats qui se sont encore améliorés en fin d’année. »
Plus loin il est écris : « Cette Évolution des encours de crédit a pu être couverte par des dépôts clientèle conséquents que la BICICI, grâce à sa réputation de solidité et de sérieux, a collecté sans avoir à recourir à des ressources exceptionnelles ou chères. »
Les banques françaises comme le démontrent les passages ci-dessus tirés de leur rapport annuels gagnent beaucoup d’argent en Côte d’Ivoire. En effet pour allouer un crédit, une banque à besoin d’avoir des dépôts conséquents. L’activité du retail banking (banque de détail) étant principalement basé sur le binôme dépôts/crédits, ces banques là ont plus besoin des salaires des fonctionnaires ivoiriens qu’elles ne veulent le faire croire. Salaires (revenus réguliers) qui constituent la garantie principale sur laquelle se basent les établissements financiers pour l’octroi de crédits en tous genres. Les fonctionnaires ivoiriens devraient donc ouvrir massivement des comptes dans les banques ivoiriennes pour y percevoir leurs salaires et autres émoluments au lieu de continuer à enrichir les banques étrangères aux ordres de Paris. Cette action devrait permettre de considérablement amoindrir la capacité de nuisance futur des ses banques non coopérantes avec le gouvernement GBAGBO car le bras de fer financier avec Paris risque de devenir très tendu dans les semaines à venir. Ils convient donc de se rassurer quand à la volonté des acteurs financiers opérants dans la zone gouvernementale d’aider le gouvernement dans ses initiatives économiques futures. Vaut mieux donc renforcer la puissance financière des banques détenues par l’état ou des capitaux majoritairement ivoiriens au détriment des banques étrangères…………J3A

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